Économique
Retour01 mars 2018
Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca
Objectif: faire renaître un ancien géant
©Gracieuseté - Troilus Gold Corporation
Faire renaître un ancien géant, rien de moins, voilà l’ambitieux défi que Troilus Gold Corporation veut relever à Chibougamau avec un projet dont les retombées pourraient se faire ressentir jusqu’en Abitibi-Témiscamingue.
De 1996 à 2010, Inmet Mining avait produit plus de 2 millions d’onces d’or et quelque 154,3 millions de livres de cuivre des trois fosses qu’elle avait exploitées à sa mine Troilus, localisée à 175 km au nord-est de Chibougamau. La crise financière de 2008 et ses répercussions ont cependant contraint Inmet à en cesser les opérations en 2010.
«Nous savons qu’il y a encore pas mal d’or dans l’ancienne mine, a indiqué le PDG de Troilus Gold, Justin Reid, en entrevue. Nous préparons en ce moment une étude de préfaisabilité qui doit être complétée d’ici la fin de l’année. L’étude de faisabilité définitive devrait suivre en 2020. Si tout se déroule comme prévu, nous débuterions la construction des infrastructures en 2021 pour amorcer la production en 2023.»
La relance de la mine Troilus ne nécessiterait qu’environ 350 M $. «On a déjà beaucoup d’infrastructures déjà en place, alors ça réduit de beaucoup les coûts, a mentionné M. Reid. De plus, nous comptons une quinzaine de fonds miniers reconnus dans nos partenaires, alors le financement ne devrait pas poser problème.»
Encore beaucoup d’or
Le plus récent estimé de ressources pour Troilus Gold, daté du 30 juin 2016, fait état de 1,79 million d’onces d’or et 116,5 millions de livres de cuivre indiquées ainsi que de 622 000 onces d’or et 34,8 millions de livres de cuivre présumées. La société torontoise entend réaliser pas moins de 90 000 mètres de forage au cours des trois prochaines années afin de mieux définir ces ressources minérales et de les accroître.
L’Abitibi pourrait en bénéficier
Le minerai serait à la fois exploité à ciel ouvert, puis en mode souterrain. Quelque 400 personnes travailleraient sur le terrain lors de la phase de construction, tandis que 300 ouvriers seraient requis pour son exploitation.
«Nous allons puiser à Chibougamau et Chapais ainsi que dans les communautés cries d’Oujé-Bougoumou et de Mistissini, mais dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, on n’aura pas le choix d’aller aussi ailleurs. Et c’est certain que l’Abitibi-Témiscamingue, avec son expertise, figure sur notre liste», a assuré le PDG de Troilus Gold.
Il faudra aussi éventuellement traiter le cuivre qui sera extrait de la mine. Et à l’heure actuelle, le seul complexe métallurgique capable de traiter ce minerai en Amérique du Nord est la Fonderie Horne de Glencore Canada à Rouyn-Noranda.
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