Élections provinciales
Retour26 septembre 2018
Salle comble pour le débat électoral de La Sarre
©Photo L’Éclat / Le Citoyen - Marc-André Gemme
Sylvain Vachon, Martin Veilleux, François Grenier, Rose Marquis et Suzanne Blais se sont partagé la scène de la Brasserie La Brute du coin de La Sarre.
Organisé conjointement par la Chambre de commerce et d’industrie d’Abitibi-Ouest (CCIAO) et le Carrefour Jeunesse Emploi d'Abitibi-Ouest (CJEAO), un débat opposant quatre candidats de la circonscription a eu lieu mardi dernier à la Brasserie La brute du coin de La Sarre.
Animé par François Grenier, le débat opposait les candidats des quatre partis représentés à l’Assemblée nationale de la circonscription d’Abitibi-Ouest, soit Suzanne Blais de la Coalition Avenir Québec, Rose Marquis de Québec Solidaire, Sylvain Vachon du Parti Québécois et Martin Veilleux du Parti Libéral du Québec.
Les candidats ont d’abord eu 15 minutes pour se présenter et parler de leur plateforme électorale. Par la suite des questions préparées par le CCIAO et le CJEAO ont été posées sous quatre thèmes généraux : la pénurie de la main-d’œuvre, la gouvernance, l’éducation et la santé. Pour terminer la soirée, une période de questions du public a eu lieu.
Pénurie de main-d’œuvre
Le premier thème portait sur un enjeu qui touche beaucoup la circonscription d’Abitibi-Ouest, la pénurie de main-d’œuvre.
Alors que la majorité des candidats se sont attardés à la question de l’immigration en région et de l’importance de bien intégrer les nouveaux arrivants, Sylvain Vachon a attaqué la question d’un autre angle. «Il y a probablement des femmes qui aimeraient travailler, mais qui n’ont pas accès à des garderies abordables», a-t-il indiqué. Il explique que le PQ propose donc des garderies à 8$ pour le premier enfant, 4 $ pour un deuxième et pour les autres, le service serait gratuit.
«Il y a beaucoup d’emplois de disponibles à des salaires inférieurs à 34 000 $ par année, mais à ce salaire il est impossible de payer une garderie à temps plein, a affirmé M. Vachon. On propose donc que la garderie soit gratuite pour ces gens-là.»
Rose Maquis a également soulevé un point intéressant au niveau de l’épuisement professionnel. Selon elle, avant même de considérer l’immigration comme solution, il faut prendre mieux soin des employés déjà en place.
Gouvernance
Le deuxième thème portait sur la gouvernance, plus précisément sur leur plan pour redonner à la société civile sa place dans les grands enjeux de développement régional.
Tous les candidats se sont entendus au niveau de la centralisation qui a été faite par le gouvernement Couillard.
Martin Veilleux a défendu les politiques de son parti en expliquant que le problème ne vient pas de l’Abitibi-Témiscamingue, mais des autres régions. «Dans des structures comme ça, on ne peut pas faire du mur à mur, mais des fois on a pas le choix et c’est des régions comme la nôtre qui en souffrent», a-t-il expliqué. Il cite en exemple les CRÉ, bien que le système fonctionnait bien en région, dans d’autres les élus souhaitaient les éliminer. «On croît aux gouvernements de proximité comme les commissions scolaires, on commence d’ailleurs à envoyer des sous directement à vos MRC», a indiqué M. Veilleux.
Les candidats de la CAQ et du PQ se sont entendus sur le fait que la centralisation n’a pas eu les effets escomptés et qu’il faut impérativement ramener une direction locale aux centres hospitaliers de la région.
Éducation
La question était simple au niveau de l’éducation: quelle solution votre parti envisage-t-il quant aux problèmes liés au financement des écoles?
Au niveau du PLQ, les écoles n’ont pas de problèmes de sous financement, le problème vient plutôt du fait qu’elles n’ont pas de garanties quant au financement à long terme.
Du côté de Québec Solidaire, on admet qu’il n’y a peut-être plus de sous-financement, mais Rose Marquis se souvient des temps où il y en a eu. «Dans mes premières années à la CSLA, j’ai vu l’impact d’un gouvernement libéral, a-t-elle expliqué. Ils ont dû augmenter leurs frais puisqu’ils ne recevaient pas assez d’argent de Québec.»
Elle se souvient d’une période où la commission scolaire avait besoin d’argent en début d’année scolaire, mais les fonds ne sont arrivés qu’au mois de mars. «Ça n’a aucun bon sens, il faut savoir d’avance pour bien prévoir les choses, a-t-elle affirmé. Si nous n’avons pas une population éduquée, on ne pourra pas faire de changements.»
Suzanne Blais a donné l’exemple d’une école de La Motte qui a vécu un problème de sous-financement. «La commission scolaire a assumé la facture parce qu’ils ne voulaient pas fermer l’école», a affirmé Mme Blais.
Elle a défendu l’idée d’abolir les élections scolaires puisque les Québécois ne semblent vraisemblablement pas intéressés par ce niveau de politique. «Ces élections coûtent près de 13 M $ et c’est à peine 5% de la population qui se déplace pour voter», a-t-elle rappelé. La CAQ compte utiliser cet argent et le réinvestir dans l’éducation des enfants.
Santé
La santé a été au cœur de bien des débats en Abitibi-Témiscamingue, la question a donc été posée aux candidats. «Dans le domaine de la santé, quelles sont vos priorités et quelle est votre opinion au sujet de la centralisation des services de santé?», a demandé l’animateur François Grenier.
Sur cette question, la majorité des candidats s’entendent que les augmentations de salaire données aux médecins spécialistes ont causé beaucoup de tort au système de santé. Les ruptures de service et la baisse au niveau des services de proximité ont également été mentionnées par plusieurs candidats. Le changement de cap au niveau de l’IRM d’Amos a également été discuté lors du débat.
Suzanne Blais est revenue sur la réforme du docteur Barrette qui assurait que tous les soins médicaux seraient maintenus en région. Malgré cette promesse, plusieurs femmes d’Abitibi-Ouest on dû accoucher à Rouyn-Noranda ou à Amos parce qu’il n’y avait pas de services à La Sarre.
Rose Marquis a également déploré cette situation, indiquant que certaines femmes ont dû se déplacer sur des distances de plus de 100 km pour accoucher.
Martin Veilleux n’a pas suivi la même ligne de pensée que ses opposants. «Ce qu’on veut, c’est que les gens aient accès à des services à la maison, a-t-il expliqué. J’aimerais que mes parents puissent mourir chez eux.»
Un accès à Internet pour les communautés éloignées permettrait également aux professionnels de la santé d’offrir des services à distance. «On veut également trouver des moyens de briser l’isolement, a expliqué M. Veilleux. Ça, ça passe par le transport, il faut donc donner des moyens aux gens de se déplacer sur le territoire.»
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