06 février 2019

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©Marc-André Gemme - Le Citoyen Rouyn - La Sarre

La Ville de La Sarre a annoncé en janvier un appui financier de l’ordre de 15 000 $ pour le transporteur Autobus Maheux.

En janvier, Micheline Audet, résidente de La Sarre, a démontré à quel point l’opinion d’une seule citoyenne peut avoir une influence directe sur sa communauté. 

Lors de la période de questions du conseil municipal, Mme Audet avait livré un témoignage touchant sur ses déceptions entourant les coupures du service d’autobus interurbain. Son témoignage n’est pas tombé dans une oreille sourde puisqu’à peine quelques jours après son intervention, la Ville de La Sarre signait une entente avec Autobus Maheux pour soutenir financièrement la ligne Rouyn-Noranda/La Sarre. 

Mme Audet s’est présentée de nouveau à la séance du conseil municipal de février, cette fois pour remercier les élus d’avoir pris à cœur sa demande et d’avoir décidé d’investir dans le service, mais aussi pour dénoncer l’inaction de la MRC d’Abitibi-Ouest dans le même dossier. 

«Je tiens à remercier sincèrement la Ville de La Sarre d’avoir octroyé cette somme au service d’autobus, mais également d’avoir répondu pour l’ensemble de l’Abitibi-Ouest. Je trouve que c’est un geste très élogieux et honorable de votre part», a-t-elle déclaré. 

Contradiction à la MRC 

Après avoir entendu le préfet de la MRC d’Abitibi-Ouest, Jaclin Bégin, dans une entrevue télévisée, Micheline Audet s’est questionnée sur les affirmations de ce dernier et considère qu’elles contredisent les valeurs et la mission de la MRC. 

«J’ai entendu le préfet dire que le transport des personnes, c’était l’affaire du gouvernement, a-t-elle raconté. Après avoir entendu ces propos, j’ai visité le site web de la MRC, j’ai regardé la partie portant sur le développement durable et j’ai constaté une contradiction.» 

Mme Audet a fait remarquer que dans sa politique sur le développement durable, la MRC affirme vouloir développer le transport durable et en faire la promotion. «Je trouve paradoxal qu’il y ait un si grand écart entre ce qui est écrit et ce qui est dit», a déploré la citoyenne. 

Mais la question des transports n’est pas limitée qu’au développement durable aux yeux de la MRC puisque la section portant sur le programme Municipalités amies des aînés fait également la promotion du transport en commun. 

«Selon moi, c’est un enjeu important à propos d’un service essentiel, a fait valoir Micheline Audet. Je vois par votre geste que la Ville de La Sarre a compris l’importance de cet enjeu sociétal et j’espère que la MRC verra la même chose que vous.» 

Au bout de la ligne 

À la suite de l’intervention de Mme Audet, le maire de La Sarre a repris la parole pour expliquer le raisonnement de la Ville dans ce dossier. 

«La Sarre, tout comme l’Abitibi-Ouest, est située au bout de la ligne, a rappelé Yves Dubé. On veut que nos villes soient en santé et qu'on conserve nos acquis et nos services de proximité, mais pour y arriver, on doit arrêter de vouloir s’isoler.» 

Il rappelle que La Sarre est une ville de centralité et que malgré son isolement, elle fait partie de l’Abitibi-Témiscamingue. «Pour nous, le financement du transport en commun était un moyen de contrer cet isolement et de permettre à nos citoyens de pouvoir voyager sans inquiétudes et de façon sécuritaire», a indiqué M. Dubé. 

Connecter les villages 

L’aide financière de la Ville de La Sarre assure la continuité du service d’autobus vers Rouyn-Noranda, mais ne touche pas le service dans les autres villages d’Abitibi-Ouest. «On a beaucoup d’organismes situés à La Sarre qui profitent à toute l’Abitibi-Ouest, mais dont la facture est payée par La Sarre seulement, a souligné Yves Dubé. On veut donc sensibiliser les autres municipalités qu’on est prêt à aider, mais qu’il serait apprécié qu’elles nous aident à les aider.» 

Le conseiller Louis Côté a renchéri sur l’idée du maire avec un commentaire personnel soulignant l’apport de La Sarre en Abitibi-Ouest. «Force est de constater que parfois, on pourrait croire qu’on fait affaire avec une MRC, une Ville puisque La Sarre est souvent seule à subvenir et à supporter les coûts de différents services qui servent à tous les citoyens de l’Abitibi-Ouest», a-t-il fait observer.