Économique
Retour02 octobre 2019
Thierry de Noncourt - tdenoncourt@lexismedia.ca
La Résidence funéraire rachète J.H. Fleury
La coopérative devient le seul gestionnaire de services funéraires en Abitibi-Témiscamingue

©Photo tirée de Facebook
À droite sur la photo, Joseph Hilaire Fleury, fondateur de J.H. Fleury. Il était alors devant son salon funéraire de Richmond, juste avant de fonder son entreprise à Rouyn.
Après l’acquisition des Maisons funéraires Blais en 2017, puis la récente fusion, en août dernier, avec la Maison funéraire Robert & Fils au Témiscamingue, la Résidence funéraire de l’Abitibi-Témiscamingue vient de faire l’acquisition, le 1er octobre, du Complexe funéraire J.H. Fleury de Rouyn-Noranda, fondée en 1958. Elle devient donc le seul gestionnaire de services funéraires de l'Abitibi.
La transaction a le mérite de maintenir la propriété québécoise des services funéraires de la région. «On sait que depuis 1990, l’industrie a été marquée par de nombreuses acquisitions de la part de multinationales américaines cotées à la bourse. Les décisions d’affaires sont alors prises à des milliers de kilomètres, uniquement à des fins d’augmenter les profits», a fait valoir la Résidence funéraire de l’Abitibi-Témiscamingue, par voie de communiqué.
L’entreprise a ainsi assuré que les décisions concernant les services funéraires seront toujours prises en région. De plus, tous les contrats de préarrangements funéraires conclus avec J.H. Fleury seront honorés sans modifications tarifaires. Les entreprises conserveront également leurs noms et leur locaux actuels.
Pour sa part, l’ex-propriétaire de J.H. Fleury a tenu à saluer sa clientèle. «Je retiens aujourd’hui l’immense privilège que mon grand-père, mon père et moi avons eu de vous côtoyer. Trois générations plus tard, c’est une page importante de notre histoire qui se tourne aujourd’hui», a confié Patrick Fleury, sur les réseaux sociaux.
Monopole
Cette transaction fait suite à la fusion, annoncée à la fin août, de la Résidence funéraire de l’Abitibi-Témiscamingue et de la Maison funéraire Robert & Fils de Ville-Marie. La nouvelle entité, qui devrait officiellement voir le jour en début décembre et qui, elle aussi, conservera son nom, couvrira tout le territoire du Témiscamingue et regroupera différents points de service des deux organisations.
Certains pourraient craindre que la coopérative funéraire profite de façon abusive de son nouveau monopole. À cet égard, le directeur général, Patrick Blais, se veut rassurant.
«J’invite les gens à devenir membre, comme l’ont déjà fait 28 000 personnes dans la région, et à venir à l’assemblée générale pour voir qu’il y a une réelle transparence. La mission de la coopérative est d’offrir des services funéraires de qualité au juste prix. Une coop, ce n’est plus comme en 1970. À l’époque, c’était pas cher, pas beau, pas bon. C’était ce que les gens pouvaient se payer. Aujourd’hui, les gens veulent un vrai complexe funéraire avec de belles chapelles», a-t-il expliqué.
Nouvelles tendances plus sobres
M. Blais reconnait toutefois que les gens investissent moins dans les funérailles qu’autrefois, ce qui fragilise l’industrie. «Les familles n’ont plus envie de dépenser autant. Les besoins et les rituels changent. Il y a une tendance qui se dessine, et c’est plus difficile pour les petits joueurs. À cela, il faut ajouter la rareté de la main-d’œuvre. Nous non plus, nous n’y échappons pas», a-t-il indiqué.
Commentaires
4 octobre 2019
Léopold Boucher
Je suis très très fier de voir ce que la coopérative funéraire est devenue. Cette coopérative qui a pris trois ans à voir le jour s’est développée par le désir et la grande motivation de gens qui y ont cru. Après quelque 45 ans bientôt, elle mérite encore toute mon admiration. Bravo aux artisans de la première heure et tous les autres qui se sont succèdés.