Culture
Retour27 octobre 2019
Jean-François Vachon - jfvachon@lexismedia.ca
«L’histoire de Nataq, c’est notre histoire à tous»
Le Dernier Nataq, d’une murale jusqu’à une quête
©Gracieuseté - Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue/Virgil Héroux-Laferté
Richard Desjardins s’est un peu raconté dans l’œuvre Le Dernier Nataq de Lisette Marcotte.
La création de la murale sur l’œuvre de Richard Desjardins a été un élément déclencheur majeur pour la réalisatrice et documentariste rouynorandienne Lisette Marcotte. À travers Le Dernier Nataq, elle conduit les cinéphiles au centre d’une quête bien précise.
«Je trouvais que cette murale faisait un bon sujet de film, mais il me fallait trouver l’axe», a confié la réalisatrice. Et cet angle, elle l’a trouvé dans une réflexion bien précise.
«Je ne crois pas que Richard Desjardins aurait écrit ce qu’il a écrit s’il n’était pas né à Rouyn-Noranda. Il a été touché par ce qu’il voyait. Je voulais savoir comment une ville comme la nôtre a pu donner naissance à Richard» - Lisette Marcotte
La cinéaste a ainsi exploré Rouyn-Noranda aux côtés de Richard Desjardins, racontant d’où venait l’homme, bien souvent, plus grand que nature. «Je me suis intéressé à l’époque où il était jeune, où il jouait et à quoi il a été confronté. Bref, à qu’est-ce qui a créé Richard», a-t-elle fait savoir.
«Je crois que c’est la première fois qu’il se livre dans une grande entrevue intime comme celle-là. C’est un verbomoteur, mais jamais à propos de lui. Il y a des choses qu’il a révélées qu’il n’avait jamais dites», a-t-elle ajouté.
Être un Nataq
La poésie de Richard Desjardins a souvent touché aux cœurs les Rouynorandiens. «Je me suis toujours retrouvée dans la poésie de Desjardins. J’avais l’impression qu’il me parlait à moi», a évoqué Lisette Marcotte
©Gracieuseté - Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue/Virgil Héroux-Laferté
Le scaphandrier de Richard Desjardins amène une image forte au film de la réalisatrice rouynorandienne Lisette Marcotte.
Le titre du film invoque aussi ce célèbre personnage de Desjardins. «L’histoire de Nataq, c’est notre histoire à nous tous. Elle et son mari traversent le détroit de Behring pour une vie meilleure. Nos grands-parents ont été des Nataq. Ils ont traversé le Parc pour aller vers une terre meilleure», a soutenu Lisette Marcotte.
Cette dernière était très fière de son film, qu’elle qualifie de très personnel, un film qui lui a aussi permis de reconnecter avec ses racines rouynorandiennes. «Pour savoir où l’on s’en va, on doit savoir d’où l’on vient. Je voulais savoir ce qui fait qu’on est ce qu’on est à Rouyn-Noranda. Il y a des choses éloquentes», a-t-elle soulevé.
Un fragile territoire
Le Dernier Nataq met aussi en scène une dualité intéressante, selon Lisette Marcotte. «En même temps, on veut vivre du territoire, mais on l’exploite et on le pollue. On est dans cette dualité, entre quelque chose d’aussi beau, mais qui a une si grande fragilité», a-t-elle exposé.
La murale, intitulée Les territoires coulés dans nos veines, était aussi un peu prémonitoire. «Je ne le savais pas avant de commencer mon film. Mais ça démontre comment un lieu peut créer une culture», a fait valoir la cinéaste.
Ovation
Le film de Lisette Marcotte a soulevé les rires durant la projection. Touchant la corde sensible des cinéastes, ce documentaire amène les gens à redécouvrir le personnage plus grand que nature qu’est Richard Desjardins.
Au fil des images, la murale se construit comme si l’identité rouynorandienne se construisait. Rappelant ses luttes et ses origines, il ne faut pas se surprendre d’avoir vu le public ovationné la cinéaste ainsi que les créatrices derrière la murale de Desjardins.
Lisette Marcotte
Elle est une scénariste et réalisatrice originaire de Rouyn-Noranda. En 1998, son documentaire Entre les larmes et l'espoir reçoit le Prix du meilleur film canadien au festival Vues d'Afrique.
En 2006, elle signe La démocratie au Congo, un documentaire présenté à l'ONU dans le cadre d'une mission pour la paix, ainsi que Dino lab, un docufiction qui sera traduit et diffusé dans plus de 40 pays.
En 2008, Trisomie 21, Défi Pérou est primé dans quelques festivals au Québec dont le Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue. Elle remporte également en 2013 le Gémeaux de la meilleure réalisation pour la série documentaire La reine du foyer.
©Gracieuseté/Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue
Commentaires
28 octobre 2019
Louis-Marie Roy
Merci pour m'avoir fait connaître Lisette Marcotte.Je suis très heureux de la connaître avec tout son bagage d'accomplissements.Félicitations a Elle et a Richard Desjardins.
20 février 2020
Jean-Pierre Guay
Au juste, elle est sur quelle rue cette fameuse murale? Merci
13 avril 2021
pierremorissette
r desjardins ungrand poete treshumblele succes ne l a pas change, ca ne lui a pas enfle latete comme a plusieurs