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21 octobre 2020

Jean-François Vachon - jfvachon@lexismedia.ca

Aucune amélioration dans l’exposition à l’arsenic de la population

La Fonderie Horne a même rejeté plus d'arsenic en 2019 qu'en 2018

Fonderie_Horne

©Patrick Rodrigue - Le Citoyen Rouyn - La Sarre

Les taux d'arsenic unguéal chez la population du quartier Notre-Dame sont demeurés identiques entre le premier et le deuxième rapport de l'étude de biosurveillance.

Le second rapport de l’étude de biosurveillance sur l’imprégnation de la population du quartier Notre-Dame à Rouyn-Noranda arrive à la même conclusion que le précédent rapport. Qui plus est, malgré la tentative de diminution des émissions d’arsenic par la Fonderie Horne durant cette période, les taux d’arsenic unguéal sont demeurés les mêmes chez les enfants et les adultes.

Chez la soixantaine d’enfants où les ongles ont été recueillis dans le quartier Notre-Dame, le taux d’arsenic unguéal était de 0,337 microgrammes par gramme d’ongles (µg/g) comparativement à 0,377 µg/g pour le premier rapport. Chez les adultes, le taux est demeuré le même, soit 0,138 µg/g. Ainsi, le taux d’arsenic unguéal demeure quatre fois plus élevé que le groupe-témoin à Amos.

En fait, selon la station d’échantillonnage la plus près de la Fonderie Horne, les émanations d’arsenic dans l’air ont atteint 163,2 nanogrammes par mètre cube (ng/m3) durant l’année 2019 contrairement à 113,4 ng/m3 en 2018.

«Ce qui est nouveau, c’est que les adultes sont autant imprégnés que les enfants. Ça touche toutes les classes d’âge», a fait savoir Frédéric Bilodeau, conseiller en santé environnementale à la Direction de santé publique de l’Abitibi-Témiscamingue (DSPu-AT) et auteur du rapport, dévoilé publiquement le 21 octobre.

«On a rapporté cette menace à la santé aux ministères qui sont en mesure d’agir. C’est eux qui peuvent prendre le relais. Le comité interministériel a aussi été mis au fait, et on attend son rapport sous peu», a pour sa part ajouté la Dre Lyse Landry directrice de la Santé publique en Abitibi-Témiscamingue.

Les ongles ont été récoltés entre la fin septembre 2019 et la fin octobre 2019. Considérant la vitesse de croissance des ongles, l’arsenic accumulé l’a été de la fin mars à la fin juillet 2019.

La distance, un facteur

Une des nouveautés de cette seconde étude, réalisée à un an d’intervalle de la première, est le lien statistique significatif entre la distance de la Fonderie Horne et l’arsenic qui se retrouve dans les ongles. Ainsi, plus une personne demeure proche de l’usine, plus le taux d’arsenic est élevé. Dans la même veine, plus une personne passe de temps dans le quartier Notre-Dame, plus elle est exposée à l’arsenic.

Arsenic

©Gracieuseté - Centre intégré de santé et de services sociaux de l'Abitibi-Témiscamingue

La répartition spatiale démontre clairement que plus une personne est près de la Fonderie Horne, plus la concentration d'arsenic unguéal est élevé.

«Les données démontrent cette tendance. Elle respecte la logique. Par contre, le plus important, c’est que l’ensemble du quartier demeure plus exposé que le reste de la population», a indiqué M. Bilodeau.

Cette conclusion s’ajoute à celle de la précédente étude, qui avait démontré que les poussières jouaient un rôle dans l’exposition à l’arsenic, laquelle avait mené à la recommandation d’assainissement des sols.

Impossible d’avoir un seuil

Comme dans la précédente analyse, les chercheurs ne sont pas en mesure de déterminer un seuil où l’arsenic devient dangereux pour la santé. Par contre, une étude citée par la recherche parle de 0,114 µg/g comme taux pouvant accroître les risques de cancer de poumon, tandis qu’une autre évoque 0,345 µg/g comme étant à risque pour développer un cancer de la peau.

«Cependant, considérant qu’il n’existe actuellement pas de valeur seuil permettant d’indiquer à partir de quelle concentration d’arsenic dans les ongles des effets à la santé seraient susceptibles de survenir et qu’une estimation du risque cancérigène est actuellement seulement possible à partir d’une évaluation théorique du risque se basant sur des données de suivi environnemental (par exemple, des concentrations mesurées dans l’air ambiant ou dans l’eau potable), on ne peut pas déterminer dans quelle mesure cette imprégnation pourrait être responsable d’effets à la santé mesurables dans la population du quartier Notre-Dame», peut-on lire dans le rapport.

La DSPu-AT maintient ses recommandations

À la suite de ce rapport, la DSPu-AT souligne qu’elle maintient les mêmes recommandations qu’elle avait faites dans le rapport de l’étude de biosurveillance de 2018, soit de réduire les rejets d’arsenic dans l’air à la limite provinciale de 3 ng/m3, d’abaisser le seuil de restauration des sols de 100 ppm à 30 ppm, d’établir une zone tampon ainsi que de continuer le verdissement et l’asphaltage des ruelles du quartier.

«On sait que l’exposition se fait à deux niveaux, soit par l’inhalation et l’ingestion. Il faut donc d’abord réduire l’arsenic à sa source pour éviter que des poussières se retrouvent dans les sols et, ensuite, continuer l’assainissement de ces derniers», a indiqué la Dre Landry.

Une étude en préparation

Notons que la DSPu-AT devait mener une étude en 2020 sur les enfants qui étaient de passage dans le secteur, soit ceux qui fréquentent les écoles ou les CPE du quartier, mais qui n’y habitent pas. Cependant, en raison de la pandémie de COVID-19, ce projet d’étude a été reporté en 2021. «On devrait, si la situation sanitaire demeure semblable, être en mesure d’amorcer cette prochaine phase en mai ou en juin», a mentionné la Dre Lyse Landry.

Commentaires

21 octobre 2020

Clément Boulet

C est une farce d asphalté les ruelles il y a 20 ans et plus la ville s était engagé de le faire pour ensuite nous dire qu il fallait refaire les égouts j ai plus confiance a la fonderie si elle déciderait de le faire

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