Environnement
Retour17 mars 2021
Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca
L’arsenic sous la barre des 100 ng/m3
Il reste cependant du chemin à parcourir avant d’atteindre la norme provinciale
©Glencore Canada Fonderie Horne
L’aménagement, en 2019, d’une hotte de captation des gaz au-dessus de la roue de coulée des anodes et sa jonction avec un dépoussiéreur a grandement contribué à l’amélioration du bilan des émissions atmosphériques de la Fonderie Horne en 2020.
Alors qu’elle a jusqu’en 2022 pour atteindre un seuil annuel d’émissions d’arsenic inférieur à 100 nanogrammes par mètre cube (ng/m3), la Fonderie Horne a enregistré un bilan annuel moyen de 69 ng/m3 en 2020 à la station légale située à proximité du complexe métallurgique de Rouyn-Noranda.
Les résultats annuels ont été présentés aux médias le 17 mars. Ceux-ci sont le fruit de plusieurs projets mis en œuvre dans le cadre de la deuxième attestation d’assainissement de la Fonderie Horne, une autorisation d’opération émise par le ministère de l’Environnement qui couvre la période 2012-2022.
Le résultat de 69 ng/m3 obtenu à la station légale de mesure installée à la limite sud de l’usine, sur la 5e Rue dans le Vieux-Noranda, représente une amélioration de 47 % par rapport aux 130 ng/m3 enregistrés en 2019. C’est aussi le meilleur bilan depuis 2012, alors que la précédente valeur la plus basse, obtenue en 2018, avait été de 98 ng/m3.
Les mesures obtenues aux autres stations de mesure disposées à travers la ville, en fonction des vents dominants, brossent aussi un portrait encourageant de la situation. La station du Centre Dave-Keon a ainsi affiché un taux annuel moyen de 16 ng/m3, tandis qu’il a été de 6 ng/m3 à l’hôtel de ville et de 3 ng/m3 à l’ancienne Laiterie Dallaire.
Cinq projets et 15,3 M $ depuis 2012
Ces résultats ont pu être obtenus par la mise en œuvre de cinq projets importants depuis 2012. Ils excluent cependant les projets qui ont été amorcés ou qui restent à être développés dans le cadre du nouveau plan de réduction des émissions d’arsenic déposé en décembre 2019 et bonifié en juillet 2020.
Une somme totalisant 15,3 M $ a ainsi été investie à ce jour, dont 6 M $ dans un important projet qui a consisté à compléter l’aménagement, en 2019, d’une hotte de captation des gaz au-dessus de la roue de coulée des anodes et à envoyer ces derniers dans un dépoussiéreur.
À quand la norme provinciale?
Même si les résultats annuels 2020 démontrent une tendance à la baisse des émissions d’arsenic, alors que la Fonderie Horne avait jusqu’en 2022 pour passer sous la barre des 100 ng/m3, un objectif qu’elle a atteint deux ans avant l’échéance, il reste encore beaucoup de travail à faire pour viser la norme provinciale de 3 ng/m3.
«Nous sommes conscients que le défi demeure, et notre entreprise tout autant que nos employés sommes résolument engagés à poursuivre cette amélioration dans le temps. Nous visons toujours le plus bas taux possible, mais nous sommes incapables en ce moment de dire si ou quand nous allons atteindre la norme provinciale», a indiqué Marie-Élise Viger, surintendante en environnement chez Glencore Canada Fonderie Horne.
Les projets d’amélioration progressent
À cet égard, Donald Piché, directeur de l’ingénierie, de la gestion des actifs et du développement technique, a signalé que 70 % des 10 projets d’amélioration entrepris depuis le début de 2020 dans le cadre du nouveau plan de réduction des émissions d’arsenic avaient, à ce jour, été complétés ou étaient en cours de réalisation.
Le premier des deux projets aux impacts considérés comme majeurs par la Fonderie Horne demeure Velox/Phénix, soit la modernisation du secteur des convertisseurs et anodes. «Sa mise en service devrait s’effectuer au cours des prochains mois, et il devrait être considéré comme entièrement opérationnel pour 2024, tel que prévu», a précisé M. Piché.
L’échéancier de l’autre projet majeur, l’établissement d’une zone de transition entre le complexe métallurgique et les maisons du Vieux-Noranda, a dû être reporté en 2024. «Ce projet comporte beaucoup d’étapes, d’études à réaliser et d’intervenants à impliquer. Il était donc plus réaliste pour nous de reporter nos objectifs dans le temps», a expliqué Donald Piché. «Nous prévoyons aussi consulter éventuellement la population du quartier», a ajouté Stéphanie Lemieux, superviseure aux communications et aux relations avec la communauté.
Troisième attestation d’assainissement
Par ailleurs, la Fonderie Horne a déjà entrepris les travaux visant le dépôt de son troisième plan d’action environnemental devant mener à l’émission, par le ministère de l’Environnement, d’une troisième attestation d’assainissement l’autorisant à opérer temporairement au-delà de certains seuils environnementaux. Le Ministère devrait recevoir en août le rapport de caractérisation de l’usine, tandis que les solutions de réduction devraient être déposées en novembre. Le nouveau plan d’action environnemental devrait, pour sa part, être déposé en février 2022.
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