Magazine Audacieux
Retour26 mars 2021
Bijouterie Leduc, une riche histoire et un «brillant» avenir!
Tentez d’imaginer un instant de quoi pouvait bien avoir l’air le centre-ville de Rouyn (on était loin de la fusion avec Noranda) le 24 novembre 1954. Car c’est à ce moment que René Leduc démarre sa bijouterie au 22 Est sur la rue Noranda (aujourd’hui la Mgr Tessier) et au numéro de téléphone 2280. Dépaysant, n’est-ce pas?
Vont suivre une série de quatre déménagements, toujours en demeurant au centre-ville, avant de finalement aboutir à l’adresse actuelle, sur l’avenue Principale. « Mon père était chaque fois locataire et lorsque les conditions ne faisaient plus son affaire, il déménageait. Nous sommes toutefois bien installés là où nous sommes depuis maintenant 17 ans», a relaté Yvon Leduc, qui œuvre dans l’entreprise depuis 1975.
Un des plus vieux commerces familiaux de la ville
Avec plus de 66 ans d’existence, la Bijouterie Leduc est assurément l’un des plus anciens commerces de Rouyn-Noranda qui appartient à la même famille depuis le jour un. On peut facilement comprendre qu’une riche histoire se cache derrière les comptoirs de la boutique.
« Mon père, qui vivait à ce moment à Sturgeon Falls en Ontario, a servi dans l’armée canadienne et a passé cinq ans en Angleterre à, entre autres, préparer le fameux débarquement en Normandie. À son retour, il est allé suivre son cours de joaillerie à Toronto. Un ami l’a ensuite convaincu de venir tenter sa chance dans une ville dans le Nord qui était en pleine ébullition à ce moment-là. Il a travaillé à la Bijouterie Charlebois environ un an, puis il est parti à son compte en 1954», s’est remémoré Yvon Leduc.
Au milieu des années 1970, Yvon Leduc entre en scène afin de travailler avec son père. «J’avais suivi ma formation en joaillerie, mais en 1978, je suis tout de même parti deux ans dans la Mecque des horlogers et bijoutiers, la Suisse. Je me suis réellement formé et j’étais très bien outillé pour la suite de mon parcours», a-t-il raconté.
Vol du siècle
Pour Rouyn-Noranda, un vol de bijoux d’une valeur de plus de 50000$ représentait ni plus ni moins qu’un événement d’envergure si l’on se rapporte aux années 1970. Et Yvon Leduc s’en souvient très bien. «C’était évidemment la grosse affaire dont tout le monde parlait en ville. La police a été en mesure d’identifier le voleur et à retrouver une partie du butin. Mais cela a tout de même été un coup difficile», s’est-il rappelé.
3e génération
Alors qu’Yvon Leduc devient partenaire de son père en 1993 et l’unique propriétaire au tournant des années 2000, une 3e génération «potentielle» se pointe à l’horizon avec la naissance de l’enfant unique du couple, Gabrielle-Ann, en 1995. Alors toute jeune, cette dernière fréquente évidemment le commerce en accompagnant son père.
«J’ai réellement commencé à travailler comme une vraie employée lorsque j’ai eu 15 ans. Puis, à 16 ans, sans que je m’y attende vraiment, il y a eu un événement qui a été comme un déclic pour moi. Ma grand-mère est décédée en 2010 et à ce moment, un homme près de la famille et de l’entreprise a commencé à discuter avec mon père de la possibilité de l’acheter. J’ai dit: NON! Et dès que j’ai eu terminé mon secondaire, je suis allé suivre ma formation en gemmologie, soit l’étude des pierres précieuses, et ensuite un cours d’évaluation des bijoux en plus d’une formation en marketing et en gestion d’entreprise à l’université», a énuméré Gabrielle-Ann Leduc
Le présent et l’avenir
Si la COVID-19 a perturbé de nombreuses entreprises, on ne peut pas en dire autant de la Bijouterie Leduc, selon celle qui est actionnaire avec son père depuis septembre 2019. « On dirait que les gens veulent se faire plaisir en ces temps difficiles, et nous l’avons vu avec l’augmentation de nos ventes depuis le début de la pandémie. On voit de nombreux nouveaux visages et plusieurs découvrent que nous avons une large gamme de produits pour tous les budgets», a-t-elle exposé.
Et l’avenir s’annonce tout aussi prometteur, étant donné l’ambitieux et spectaculaire projet initié et géré par la jeune femme d’affaires de 26 ans. « Au moment de l’arrêt forcé des commerces au début de la pandémie, j’ai eu passablement de temps pour réfléchir et c’est à ce moment que j’ai proposé une importante rénovation de notre commerce à mon père. Il m’a tout de suite donné le feu vert. J’ai ensuite rencontré la firme d’architecture d’intérieur Groupe Struktura de Rouyn-Noranda. Les choses ont rapidement cliqué et les travaux de plusieurs semaines sont prévus pour août prochain», a indiqué fébrilement Gabrielle-Ann.
Même si les détails sont pour le moment conservés secrets jusqu’à la fin des futurs travaux, l’auteur de ces lignes a eu le privilège de visualiser la maquette et l’effet est spectaculaire, complètement ailleurs, tout en conservant l’âme actuelle.
Une solide équipe
Ne s’improvise pas qui veut spécialiste des bijoux, et s’il y une chose dont on peut être certain en franchissant la porte de la Bijouterie Leduc, c’est que l’on fait affaire avec de véritables professionnels et passionnés du domaine. On retrouve évidemment le très expérimenté et sympathique Yvon Leduc et sa fille et partenaire Gabrielle-Ann, mais d’importantes personnes complètent cette équipe d’élite. « Après sa retraite en finances de la Banque Nationale en 2012, ma mère a intégré l’entreprise en s’occupant de mille et une choses avec passion. Nous avons aussi le privilège d’avoir parmi nous depuis 17 ans la talentueuse joaillière Isabelle Trépanier, qui représente réellement beaucoup pour nous. Finalement, nous avons notre jeune recrue, Deyanira Gauthier Cagna, qui assure avec classe le service à la clientèle. Comme nous avons choisi de ne plus ouvrir les soirs et d’être fermés le dimanche et le lundi, cela permet réellement une véritable conciliation travail et famille», a fait valoir celle qui a donné naissance au petit Édouard en juillet 2020.
Achat local
Outre le fait d’encourager le maximum d’entreprises locales, on est particulièrement fier à la Bijouterie Leduc de pouvoir offrir le service de conception de bijoux sur place. « Les gens savent que nous réparons et que nous gravons, mais plusieurs ignorent que nous fabriquons aussi sur mesure ce qu’ils désirent», a conclu celle qui est devenue la nouvelle présidente de la Société de développement commercial du centre-ville de RouynNoranda, il y a quelques mois seulement.