Défi sportif
Retour16 mai 2023
Hugo Saez - redactionrouyn@medialo.ca
Maude Ebacher reine de la Race Across Belgium
Un exploit singulier
©Gracieuseté – Instagram @qiglesis/@krynds
Par envie de ne pas revoir sa dauphine revenir sur elle, Maude Ebacher a avalé les 500 kilomètres de la course d’une traite, sans s’accorder la moindre minute de sommeil.
La cycliste amossoise a été la première femme à couper la ligne d’arrivée de la Race Across Belgium, une aventure ultracycliste longue de 500 kilomètres.
Imaginez parcourir 500 kilomètres pendant plus de 28 heures, avec 5000m de dénivelé positif et le tout à califourchon sur une selle de vélo : Maude Ebacher l’a accompli. À 21 ans, celle qui a fait partie du peloton féminin français en division nationale 1 sous les couleurs de l’UVCA Troyes pendant plusieurs mois, ressentait le besoin d’aller voir ailleurs. C’est alors que la Témiscabitibienne s’est tournée vers l’ultracyclisme et plus précisément la Race Across Belgium. « J’avais besoin d’un défi où je n’avais pas la pression de la performance, où si je terminais c’était bien. Je voulais rester dans le sport et faire ce que je n’avais jamais fait », précise Maude Ebacher.
Un mental d’acier
Dans l’optique de répondre aux exigences insufflées par la course en tant que telle, l’Amossoise s’est lancée dans une préparation aux petits oignons. « J’ai une bonne base, je ne partais pas de nulle part. Je me suis bien préparée, j’ai roulé un mois en France puis un mois aux États-Unis, en Virginie dans les montagnes. J’ai dû faire environ 2000km par mois », expose l’athlète de la région.
Néanmoins, outre la capacité physique, l’aspect mental est de loin celui qui occupe la part de responsabilité la plus importante dans la réussite d’un tel défi sportif. Il y a des moments où chaque coup de pédale peut devenir une souffrance et c’est là que la tête entre en ligne de compte.
« C’est vraiment incroyable comme expérience. Je me suis demandé plusieurs fois ce que je faisais là, parfois je n’arrivais plus à avancer. En plus on n’a pas eu de chance avec la météo parce que l’on a eu de la pluie pendant les 150 premiers kilomètres. Ça a été dur mais c’est quelque chose de vraiment unique. C’est une expérience que je recommande à n’importe qui », pointe du doigt la Témiscabitibienne. « À 120 kilomètres je ne savais même pas si j’allais terminer, il y a eu des hauts et des bas. Tout se joue dans la tête, il faut être capable de gérer mentalement et finalement tu te rends compte que tu peux faire des choses que tu ne penses même pas être capable de faire », renchérit cette dernière.
À renouveler
Mais quelles sont les pensées qui ont bien pu traverser l’esprit de l’ultracycliste pendant toute la durée de la Race Across Belgium ? « On pense à tout et à rien en même temps. La nuit, tu perds tes points de repère. Quand j’étais fatiguée, j’appelais ma famille parce qu’il faisait encore jour chez eux avec le décalage horaire. C’est vraiment une chance d’avoir pu les avoir en plein milieu de la nuit », reconnaît Maude Ebacher. Alors que la tête pilote le corps, chaque source de motivation est bonne à exploiter.
Dans ce genre d’aventure où chaque seconde s’avère inoubliable, le côté humain prime sur l’ampleur de la performance. D’ailleurs, l’Amossoise n’avait pas prévu de monter sur la plus haute marche du podium en se plaçant sur la ligne de départ, ce jeudi 11 mai. « C’est vraiment enrichissant, puis peu importe qui tu croises, tu discutes avec le monde. Mon but à la base n’était pas de gagner, c’est juste qu’au bout de 160km, mon esprit compétitif est ressorti », appuie-t-elle.
Cette Race Across Belgium est une expérience qui a donné le goût à Maude Ebacher de se lancer à nouveau dans un défi de ce genre. Si une période de repos et de récupération demeure nécessaire dans l’instant présent, il se pourrait que la jeune femme s’aligne sur le Défi 808 Bonneville. Il s’agit d’une course d’ultracyclisme qui sera organisée à Mont-Tremblant les 15 et 16 septembre prochains et qui est au profit de la Fondation Aléo (anciennement la Fondation de l’athlète d’excellence du Québec). Ce serait l’occasion parfaite pour l’athlète de concourir à la maison. « Ça reste à confirmer », nuance cependant Maude Ebacher.
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