Société
Retour30 mai 2023
Michel Ducas - mducas@medialo.ca
Des moyens de pression à l’Aide juridique
Les employés veulent une prime d’éloignement
©Michel Ducas - Le Citoyen Rouyn - La Sarre
Les quelque 25 employés de l’Aide juridique de l’Abitibi-Témiscamingue /Nord-du-Québec s’impatientent face à la lenteur des négociations de leur nouvelle convention collective.
Les quelque 25 employés des bureaux de l’Aide juridique Abitibi-Témiscamingue/Nord-du-Québec s’impatientent devant la lenteur des négociations avec le gouvernement du Québec. Les employés, affiliés au Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ), sont principalement des secrétaires et des techniciens juridiques.
Les syndiqués ont tenu ce mardi (30 mai) un vaste repas communautaire dans le stationnement de leur édifice à Val-d’Or, pour manifester leur mécontentement. Non seulement les pourparlers avancent-ils à pas de tortue, mais les demandes régionales des syndiqués semblent être totalement ignorées.
Actuellement, l’offre sur la table est de 2% par année pour trois ans. Par conséquent, dès la signature de l’entente, une nouvelle ronde de négociations s’enclencherait, puisque l’actuelle convention collective est échue depuis le 1er avril 2020. «On aurait réglé cette convention collective-là qu’elle serait déjà échue, déplore la représentante syndicale (SFPQ), Josée Jolette. Le pire, c’est que la partie patronale ne semble pas au fait de notre situation ici, dans la région.»
Ironiquement, il n’y a que les clauses salariales qui achoppent pour les syndiqués. Les clauses normatives sont presque toutes réglées, mis à part le processus de grief pour harcèlement, que le syndicat trouve encore trop lourd. Mme Jolette, d’ailleurs, a du mal à comprendre pourquoi les parties à la table de négociation ne peuvent s’entendre sur une prime d’éloignement. «Les avocats, eux, l’ont obtenue, la prime, clame Mme Jolette. On a les mêmes enjeux qu’eux, on paie plus cher notre essence et notre nourriture nous aussi.»
Personne de la région à la table
Pour Mme Jolette, le fait qu’il n’y ait personne de la région à la table de négociations fait en sorte que les syndiqués d’ici ne peuvent pas se faire entendre. «On veut que soit reconnue notre particularité régionale, indique la représentante syndicale. Et ça n’avance pas vite. En octobre dernier, j’étais à la même place, avec les journalistes, en train de déplorer la même chose.»
Les négociations actuelles et les manifestations dans la région sont tout de même suivies du coin de l’œil par les négociateurs provinciaux. «Plusieurs régions attendent de voir ce qui va se passer avec nous, dit Mme Jolette. C’est ce que l’on appelle une clause-remorque, qui fait en sorte que d’autres régions pourraient avoir les mêmes gains que nous.»
Des femmes
La lenteur des négociations a des incidences directes sur les services à la population à plus d’un titre. À commencer par la pénurie de main-d’œuvre, un air connu en Abitibi-Témiscamingue. «On a un taux de roulement effarant, et on a du mal à retenir nos employés, déplore Mme Jolette, qui rappelle que les employés de l’Aide juridique touchés par les négociations sont presque toutes des femmes. On a l’impression d’être en constante formation.»
Le syndicat a déjà donné à son syndicat un mandat pour 10 jours de grève. «C’est au comité de stratégie à évaluer comment ils prendront ces 10 jours de grève, explique Mme Jolette. Les gens qui ont besoin des services de l’Aide juridique pourraient se retrouver un bon matin devant des portes closes. Je ne sais pas alors comment le personnel-cadre va pouvoir assurer les services.»
Il n’y a pas que les autres régions qui surveillent ce qui se passe en Abitibi-Témiscamingue/Nord-du-Québec. Sur place, plusieurs syndiqués du ministère des Ressources naturelles et de la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq) sont venus offrir leur appui à leurs collègues de l’Aide juridique. Eux aussi sont encore en négociation pour le renouvellement de leur convention collective. Et pendant ce temps, déplore la représentante syndicale, les députés font la manchette en se votant des hausses salariales importantes. «Je n’ai rien contre le fait qu’ils soient mieux payés, temporise Josée Jolette. Mais qu’ils le fassent en pleine période de négociations, ça ne leur donne pas une très bonne image.»
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