Société
Retour09 juin 2023
Chloe Pronovost - cpronovost@medialo.ca
Préserver, réconcilier et pérenniser l’histoire de la nation anicinabek
©Chloé Pronovost - Le Citoyen Rouyn - La Sarre
L’équipe de Minwashin prendra la route à la rencontre de plusieurs communautés anicinabek, afin d’entreprendre une campagne de numérisation des archives.
Minwashin lance une bibliothèque virtuelle pour et par les Anicinabek.
C’est avec beaucoup de fierté et d’émotions que l’équipe de Minwashin lance son projet Nipakanatik. Il s’agit d’une bibliothèque 100% virtuelle, rassemblant archives et pièces d’histoires de la nation anicinabek. Ce projet initié par Maurice Kistabish, est né d’un désir d’améliorer le processus de conservation de son histoire et ainsi la rendre disponible au peuple de sa nation. Lors du lancement, Maurice raconte qu’il a déjà vu une quinzaine de boîtes d’archives anicinabek être détruites puisque l’on pensait qu’il s’agissait de déchets.
Grâce à des collaborations avec des partenaires publics et privés tels que des centres d’histoire, des services d’archives, des universités, des archives muséales et des collections privées, ce sont près de 800 artéfacts et plus de 78 000 pages d’archives qui ont été compilées. Il s’agit de la première pièce d’un bien plus grand puzzle. « Il faut juste commencer avec une seule photo, juste une. À un moment donné, tu vas en avoir deux, trois, quatre… Après tu vas avoir cinq boîtes à numériser. C’est là que ça devient extrêmement important », précise Richard Kistabich, le président de Minwashin qui compare le processus à un canot que l’on remplit de provisions.
Une équipe de Minwashin partira, dès la semaine prochaine, à la rencontre des peuples anicinabek partout à travers la province. À bord du tout nouveau studio de numérisation nomade, cette équipe effectuera des rencontres avec la population pour y recueillir des pièces d’archives et les histoires qui les accompagnent. « Quand les gens vont nous donner une photographie, on va les inviter à parler de la photographie, du contexte dans lequel elle a été prise, les personnes que l’on retrouve sur la photo, l’année approximative que la photo a été prise, l’arrière-plan, l’endroit, etc. Ça va nous permettre de faire revivre l’objet comme tel », exprime fièrement Maurice Kistabich.
©Chloé Pronovost - Le Citoyen Rouyn - La Sarre
L’équipe de Minwashin et partenaires, devant le tout nouveau studio de numérisation nomade décoré par un artiste anicinabek.
Se réapproprier son histoire
Nipakanatik est un projet qui germe depuis 2017. Il s’agit d’une base de données d’archives anicinabek conçue de manière respectueuse et éthique. Cette plateforme a pour mission de rendre accessibles aux communautés anicinabek les archives qui brossent le portrait de leur histoire tout en protégeant la grande valeur historique de ces documents. « C’est important que les documents d’archives qui concernent l’histoire des Anicinabek soient accessibles aux gens. Que ces documents soient classifiés dans un même endroit et que l’on s’assure que ce soit une base de données qui évolue au fil des années. Tout ça dans le souci d’assurer une transmission aux prochaines générations », précise Nancy Wiscutie-Crépeau.
« La jeune génération qui vient dans les écoles va pouvoir avoir un accès direct à un outil qui va les aider à explorer un peu d’où ils viennent », ajoute Maurice Kistabich. L’équipe de Minwashin tient à préciser que chacune des archives numérisées lors de leurs visites sera remise à la population en version originale, mais également en version numérique. « Je rêve de faire toute numériser toutes les photos de toute la gang et de pouvoir leur transmettre un exemplaire de tout ce qu’ils possèdent sur une petite clé USB. Dans chacune des maisons qu’il va y avoir dans 100 ans, il va y avoir cette petite clé USB là collée sur le mur décoré de plumes ou quelque chose comme ça », précise le président qui verra son rêve se réaliser sous peu.
©Chloé Pronovost - Le Citoyen Rouyn - La Sarre
Richard Kistabich présentant le nouveau site Web de Napakanatik.
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