06 septembre 2023

Lucie Charest - lcharest@medialo.ca

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Souvent, les jeunes proches aidants ne sont pas portés à demander de l’aide. L’implantation de vigies vise à valider leurs besoins et les diriger vers les ressources appropriées.

Cet appui est accompagné d’une somme de 150 000 $ de la Fondation de la FMSQ et permettra à l’organisme de recruter et encadrer, cet automne, de jeunes vigies en santé mentale dans les milieux fréquentés par les jeunes. 

Saviez-vous qu’au Québec, on estime qu’un jeune sur cinq soutient un parent ayant un trouble de santé mentale? Ces proches aidants peuvent éprouver une détresse psychologique face à cette situation, mais tardent à demander du soutien en raison de la méconnaissance des ressources disponibles et de la stigmatisation liée à la santé mentale. Ils sont notamment 15 à 20 fois plus à risque de développer à leur tour un problème de santé mentale, comparativement à leurs collègues qui ne sont pas proches aidants. 

Jeunes vigies 

« Alors que s’amorce la rentrée scolaire, plusieurs jeunes auront bien plus qu’un sac à dos sur les épaules, a rappelé Dr Vincent Oliva, président du conseil d’administration de la FMSQ et de sa Fondation. Grâce aux jeunes vigies en santé mentale, ils auront un accès plus direct aux ressources pouvant les soutenir dans leur rôle de proche aidant. »  

Les jeunes vigies ont été créées pour venir en aide, à ces jeunes par le Réseau Avant de Craquer qui lance le projet « Aider sans filtre, pour les jeunes, avec les jeunes ». 

Ce projet vise à implanter de jeunes vigies dans les milieux de vie fréquentés par les jeunes. Leur mandat sera de repérer et référer aux ressources appropriées les jeunes touchés par la santé mentale, que ce soit directement ou en tant que proche aidant, afin qu’ils puissent recevoir du soutien. 

Ces jeunes vigies auront un impact déterminant pour repérer et nous référer les nombreux jeunes qui accompagnent un parent, un frère, une sœur, un ami ou une amie ayant un trouble de santé mentale selon René Cloutier, directeur général du Réseau Avant de Craquer. « Le projet nous permettra de rejoindre les jeunes qui n’ont pas le réflexe de demander de l’aide, a-t-il souligné. Nos associations en région pourront les soutenir afin qu’ils puissent mieux vivre leur jeunesse et préserver leur propre santé mentale. » 

« Le projet nous permettra de rejoindre les jeunes qui n’ont pas le réflexe de demander de l’aide »  - René Cloutier

Quelques exemples de situations 

Afin de mieux aider les jeunes à reconnaître différentes situations, des cas ont été recensés sur le site web Avant de craquer. Bien entendu, les jeunes cités le sont avec un nom d’emprunt. Par exemple, Nat, une jeune fille de 14 ans, est l’enfant unique d’une mère monoparentale souffrant d’une dépression. Elle doit souvent préparer les repas et faire des tâches ménagères pour aider sa mère et cela commence à avoir un impact sur sa réussite scolaire. 

Le cas de Sam, un tout jeune homme, est différent, mais tout aussi éloquent que celui de Nat. Ce dernier est très proche de son grand-père et le visite chaque semaine. Depuis un certain temps, il avait remarqué que son grand-père se lave les mains excessivement et affiche d’autres comportements de ce type. Après avoir exprimé ses observations à son grand-père, celui-ci lui a avoué avoir commencé une thérapie de groupe pour le trouble obsessionnel compulsif. 

Un réseau présent partout au Québec 

Le Réseau Avant de Craquer est actif depuis 37 ans. Il regroupe 51 associations dans toutes les régions du Québec. Sa mission est d’offrir un soutien aux proches des personnes ayant un problème de santé mentale, en offrant gratuitement une gamme de services : soutien psychosocial, informations, formations, groupes d’entraide et mesures de répit. Fort de son expertise unique au Québec, le Réseau Avant de Craquer demeure le seul regroupement québécois exclusivement destiné aux familles et à l’entourage en santé mentale. Ses associations membres soutiennent plus de 20 000 proches annuellement. 

Plus près de nous, les organismes membres sont La Bouée d’espoir à La Sarre, La Rescousse à Amos, Le résilient à Val-d’Or, Le Portail à Rouyn-Noranda et enfin, la Maison les 4 saisons du Témiscamingue située à Ville-Marie.