Santé
Retour05 février 2024
Ian-Thomas Bélanger - itbelanger@medialo.ca
Pharmaciens en centre de soins: L’APES lance un cri d’alarme
100% des besoins en urgence et dialyse rénale non comblés en A-T
©Sophie Rouillard
L’Association des pharmaciens des établissements de santé du Québec (APES) affirme que les besoins sont plus que criants en Abitibi-Témiscamingue en ce qui concerne la couverture des pharmaciens dans les établissements de santé.
Selon des chiffres soulevés par l’APES, ce sont les secteurs des urgences et des dialyses rénales où le besoin de pharmaciens est le plus critique.
L’Association affirme que 100% des besoins ne sont pas comblés dans ces 2 secteurs seulement.
« L’Abitibi-Témiscamingue est la région où il y a le plus de demandes auprès du privé pour pourvoir des postes en milieu hospitalier. La pénurie que l’on vit actuellement dans ce secteur d’activité peut avoir des conséquences sur la qualité des soins et même directement sur la santé des patients, il n’y a pas de doutes », a expliqué la présidente de l’APES, Julie Racicot.
Cette dernière ajoute qu’il y a seulement 57 pharmaciens aux études dans les 2 facultés universitaires qui donnent le cours, soit l’Université Laval et l’Université de Montréal, alors qu’il y avait 114 bourses d’études disponibles pour les étudiants
« On parle de la moitié moins d’inscriptions que les bourses disponibles. C'est très révélateur », ajoute la présidente.
L’Association des pharmaciens des établissements de santé du Québec (APES) affirme que les besoins sont particulièrement critiques dans le département des urgences et en dialyse rénale, alors que 100% des postes n’y sont pas comblés.
Revoir les façons de faire
Julie Racicot croit que le gouvernement du Québec doit en faire davantage pour encourager les pharmaciens à aller pratiquer dans les hôpitaux.
« Les pharmaciens qui veulent pratiquer en milieu de soins de santé sont tenus de faire une maîtrise de 16 mois afin d’aller chercher des compétences supplémentaires. Toutefois, arrivés sur place, ils se rendent compte que les salaires et les conditions de travail ne sont pas au rendez-vous. Il y a un gros travail de réflexion à faire en ce qui concerne l’organisation des services afin d’encourager les pharmaciens à venir en milieu hospitalier plutôt que de travailler dans des pharmacies privées. »
Julie Racicot propose, par exemple, que les cours à la maîtrise puissent être offerts à distance et de développer des postes réseau où les pharmaciens pourraient partager leur temps entre un établissement en milieu urbain et un établissement situé plus en région, qui nécessiterait davantage d'aide.
« Vous savez, quand un pharmacien est sur place, le temps d’hospitalisation des patients est souvent réduit, car si le problème vient des médicaments administrés pour tel ou tel soin, le pharmacien sur place peut les identifier et faire les ajustements. Ainsi, avoir davantage de pharmaciens dans les centres de soins serait un atout pour le système », a conclu la présidente.
Rappelons que l’APES est un syndicat professionnel qui représente plus de 1 900 pharmaciens travaillant principalement dans les centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS), les centres intégrés universitaires de santé et de services sociaux (CIUSSS) et les centres hospitaliers universitaires du Québec.
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