Carrières Avis de décèsÉdition Électronique Rabaischocs.com Infolettre

Recherche

Recherche par terme

Journaliste

Date de parution

_

Catégories

Société

Retour

21 juin 2024

Christine Morasse - cmorasse@medialo.ca

L’une des dernières nées à Waite Amulet

Yolande Tremblay

©Gracieuseté

Yolande Tremblay à l’âge de 86 ans

«Ma mère est née en 1936 à Waite Amulet dans l'une de ses maisons, ainsi que 2 oncles et une tante.» - Diane Veilleux Garneau

J. L. Drolet, agent de bureau aux Archives nationales de Rouyn-Noranda, racontait dans une chronique du journal Le Citoyen du 13 mars dernier, page 8, « Notre histoire en archives — Vestiges de la mine Waite Amulet », le déménagement de quatre maisons de la mine Waite Amulet, en 1964 après la fermeture de la mine en 1962. Une lectrice a été touchée par cette chronique et a voulu partager un segment de l’histoire de ces maisons. 

Texte par Diane Veilleux Garneau - Lorsque nous nous promenons dans cet endroit désaffecté, nous pouvons y voir plusieurs traces, tant de fondations pour des bâtisses, que de fils ou débris rouillés, que de trous creusés dans la roche ! Mais qui d’entre vous est au courant qu’il y a eu des gens qui sont nés sur ce site, dans ces maisons relogées par la suite ? 

En effet, juste pour ma famille, y sont nés oncle Roger (1930-1997), tante Jocelyne (1933-2020), bébé Joseph (1934-1934) et ma mère, Yolande (1936-2022), cadette de la famille d’Arthur Tremblay (originaire de Pabos, Gaspésie) et de Rose Alma Pelletier (originaire de Sainte-Félicité, Bas-Saint-Laurent). De ce fait, ma mère est probablement l’une des dernières personnes âgées à décéder après être née à Waite Amulet. 

Comme les maisons étaient plutôt « dans le bois », il était laborieux pour un médecin de s’y rendre à temps, surtout l’hiver. Aussi, ma mère est venue au monde en présence uniquement de sa mère, un 19 janvier en pleine tempête de neige. Lorsque le docteur est arrivé, tout était fait. Mais qu’à cela ne tienne, ma grand-mère, Rose Alma a donné une « punition » au médecin qui était parti se promener dans sa famille à La Sarre, croyant en avoir le temps avant le jour J.  Cette punition n’était autre qu’une demande à Dr Alphonse Boisvert, alors médecin à Rouyn et Noranda, et à sa femme, Béatrice Bélanger, de devenir parrain et marraine de la petite Yolande… Ce qu’ils se sont empressés d’accepter ! 

Arthur et Rose Alma déménagent plus tard à d’Alembert, où ils seront pionniers comme tant d’autres. Mon grand-père est décédé en 1941, âgé de 38 ans. Il laissait dans le deuil outre ses enfants, sa femme, Rose Alma. Cette dernière est demeurée veuve pour le reste de sa vie, ne voulant pas remplacer son Arthur qui venait de dénicher un travail à la mine de Normétal en tant que contremaître-mécanicien. Alors qu’elle avait commencé à empaqueter les barils (et non les boîtes) pour déménager à Normétal, elle a dû annuler ce projet, et demeurer dans sa maison à d’Alembert, près de l’église. Elle y a élevé Rita [Rosario Ricard, d’Alembert], Léopold [Berthe Dallaire décédée à 36 ans, D’Alembert], Roger restant célibataire, Jocelyne [Réal Veilleux, Cléricy] et ma mère [Guy Veilleux, Cléricy]. Plus tard, perdant sa maison dans un incendie, elle est allée vivre à Sainte-Foy, Québec.  

Il n’y a donc pas uniquement des maisons transférées, des débris rouillés ou des ouvertures dans les roches comme souvenir de l’emplacement baptisé Waite Amulet, des vies y sont également rattachées et j’en suis un exemple. Lorsque je m’y promène, c’est pour essayer d’y dénicher des fondations de maisons ou autres traces témoignant de ce passé lointain. Malheureusement, je n’ai jamais été capable de marcher là où maman, mes oncles et tante sont nés, mais pour moi, c’est un lieu rempli d’histoires. 

Yolande Tremblay

©Gracieuseté

Yolande Tremblay, enfant, tenant dans ses mains une poupée donnée par sa marraine.

Toutefois, un ami, Jacques Archambault d’Évain, a déjà eu la chance de prendre quelques clichés des endroits que j’aurais aimé découvrir (fondations, escaliers, etc.), là où la nature reprend doucement ses droits. Mais surtout, où j’imagine fort bien maintenant mes grands-parents Tremblay montants ou descendants ces marches, avec ma mère, encore bébé, dans leurs bras… »

Waite Amulet

©Photo - Jacques Archambault

Escalier encore visible aujourd’hui sur l’ancien site de la mine Waite Amulet dans les quartiers Lac-Dufault/D’Alembert

Commentaires

Inscrivez votre commentaire

Politique d'utilisation Politique de confidentialité

Agence Web - Caméléon Média