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05 septembre 2024

Lucie Charest - lcharest@medialo.ca

Resserrer la réglementation pour les non-résidents

Orignal

©depositphotos.com

Le roi des forêts porte bien son nom, car il est le gros gibier le plus prisé par les chasseurs québécois.

ORIGNAL - Tourisme Abitibi-Témiscamingue (TAT) et l’Association régionale des pourvoiries de l’Abitibi-Témiscamingue (APAT) s’adressent au ministère pour améliorer la gestion de l’orignal estimant la réglementation actuelle sur les chasseurs non-résidents trop permissive.

« Je trouve scandaleux qu’encore aujourd’hui, le gouvernement du Québec se permette de donner notre ressource faunique à des non-résidents aux dépens de nos gens, de notre relève et de nos entreprises touristiques de pourvoirie, quand on sait que c’est nous, les contribuables québécois, qui payent la très large part pour l’administration de cette ressource », a fustigé Émilien Larochelle, président du conseil d’administration de Tourisme Abitibi-Témiscamingue. 

Les demandes de TAT et de l’APAT formulées à l’endroit du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) visent à améliorer les modalités de mise en valeur et de conservation de l’orignal. 

Plus de la moitié 

Les chasseurs non-résidents représentent plus de la moitié de cette clientèle sur le territoire libre et dans les zecs du Témiscamingue. Ainsi, ils contribuent très peu aux coûts liés aux services de gestion et de conservation de la faune. Également, ils y récoltent plus d’orignaux que dans l’ensemble des entreprises touristiques de pourvoirie. Ces territoires leur permettent aussi de contourner plus facilement les règles toujours très permissives du Règlement sur l’encadrement de la chasse à l’orignal par les non-résidents, alors qu’en pourvoirie, il est très facile de contrôler les membres qui forment l’expédition de chasse. 

« Je trouve scandaleux qu’encore aujourd’hui, le gouvernement du Québec se permette de donner notre ressource faunique à des non-résidents aux dépens de nos gens, de notre relève et de nos entreprises touristiques de pourvoirie »  - Émilien Larochelle 

En vue de la mise en place du plan de gestion de l’orignal 2026, le ministère propose d’améliorer les cibles de densité d’orignaux en remplaçant l’alternance par un tirage au sort annuel pour l’orignal sans bois. Il dit souhaiter aussi assurer la pérennité de l’activité en favorisant un accès équitable à la ressource et en instaurant des conditions propices à l’établissement d’une relève active et au maintien de l’activité des entreprises. 

Demandes claires 

TAT et l’APAT demandent pour leur part qu’à l’instar de la réglementation en force en Ontario, tout non-résident qui veut chasser l’orignal au Québec sur le territoire libre soit tenu de le faire en pourvoirie sauf dans certains cas où il serait accompagné par un membre de sa famille immédiate titulaire d’un permis valide, membre de la GRC ou des Forces armées ou encore d’une mission diplomatique. Que le ministère mette en place des mesures concrètes pour valider ces exceptions et que le nom de tous les membres d’une expédition apparaisse sur un bulletin pour tirage au sort, font aussi partie des demandes phares des deux organismes. 

Enfin, TAT et APAT insistent sur le fait que le nombre de permis alloués par tirage au sort tienne compte des objectifs de densité dans la zone et que la modalité puisse être revue au besoin; que les entreprises de pourvoirie qui opèrent sur le territoire libre et qui ont un historique d’accueil de chasseurs non-résidents à l’orignal puissent bénéficier d’un nombre de permis basé sur leur moyenne d’accueil de cette clientèle au cours des cinq dernières années. 

Rappelons que l’orignal est le gros gibier le plus prisé par les chasseurs québécois. L’Abitibi-Témiscamingue occupe la troisième place des régions du Québec qui accueillent le plus grand nombre de chasseurs résidents. Or, pour le nombre de chasseurs non-résidents, elle se hisse au premier rang. Ce qui représente le tiers de tous les chasseurs d’orignal non-résidents à l’échelle de la province, selon les données fournies par TAT. 

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