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Retour27 mars 2025
Davide Buscemi - dbuscemi@medialo.ca
La CCIRN réclame une modernisation des contrats publics et un assouplissement pour les travailleurs étrangers temporaires

©Photo L’Éclat/Le Citoyen – Thierry de Noncourt
La CCIRN.
La Chambre de commerce et d’industrie de Rouyn-Noranda (CCIRN) et la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) ont réagi favorablement, le 25 mars, au budget provincial, qu’elles jugent stimulant pour les investissements. Elles réclament toutefois une modernisation des contrats publics et un assouplissement des règles encadrant les travailleurs étrangers temporaires, deux enjeux jugés critiques pour les entreprises régionales.
Un signal fort pour l’investissement, mais deux angles morts
La FCCQ et la CCIRN soulignent que le budget est « pro-entreprises » et comporte plusieurs mesures attendues pour dynamiser l’investissement et la productivité. Elles identifient néanmoins deux « angles morts » : l’absence de réforme dans l’octroi des contrats publics et les restrictions sur les travailleurs étrangers temporaires.
« Dans le contexte d’incertitude liée aux tarifs, la bonification des mesures fiscales aux entreprises envoie un signal que le gouvernement veut inciter les entreprises à investir ici, alors que la majorité des projets sont sur la glace.
Mais, si on veut garder les investissements ici, ça prend des opportunités et des travailleurs. Les règles de contrats publics doivent être revues afin que nos entreprises en région aient accès aux 11 milliards de dollars d’investissement dans nos infrastructures.
De plus, on doit permettre aux entreprises de garder les travailleurs étrangers temporaires dont elles ont besoin pour faire rouler l’économie », a affirmé Véronique Proulx, présidente-directrice générale de la FCCQ.
« Le budget 2025 contient des mesures prometteuses pour stimuler les investissements privés et soutenir la productivité des entreprises, notamment en région. Nous saluons les avancées annoncées, mais nous sommes préoccupés par l’absence d’un engagement clair envers la modernisation des règles de contrats publics, qui continue de nuire à l’accès des entreprises régionales aux projets d’infrastructures.
De plus, nous déplorons que le budget ne prévoie aucune enveloppe dédiée pour la modernisation de l’hôpital d’Amos. Cet oubli est difficile à comprendre alors que les besoins sont urgents et connus de tous.
Le développement économique passe aussi par des services de santé de qualité et accessibles partout en Abitibi-Témiscamingue », ajoute Stéphane Brown, président de la CCIRN.
Une réponse partielle à la crise économique
Certaines revendications répétées par la FCCQ et la CCIRN ont été entendues cette année :
• 2,4 G$ pour prolonger la mesure d’amortissement accéléré ;
• 1,6 G$ en liquidités pour les entreprises affectées par les tarifs ;
• 300 M$ pour bonifier le nouveau crédit d’impôt CRIC ;
• 195 M$ pour appuyer la diversification des marchés d’exportation ;
Les deux organisations suivront aussi les détails à venir du nouveau Plan PME, qu’elles jugent crucial pour les entreprises manufacturières les plus vulnérables.
Infrastructures : donner accès aux entreprises régionales
Le budget prévoit une nouvelle hausse importante des investissements publics. La majorité, soit 9 G$, ira au maintien des actifs, comme recommandé par la FCCQ dans son étude Investir dans notre avenir.
« Réinvestir dans les infrastructures est important et nécessaire, mais la question est de savoir : qui en bénéficiera ? Sans nouvelle mesure forçant enfin les ministères et organismes à utiliser des critères d’achats intelligents, au lieu du plus bas soumissionnaire, on ne favorisera pas le contenu local et les entreprises québécoises innovantes », a affirmé Véronique Proulx.
La productivité : un impératif partagé
Le gouvernement introduit le nouveau crédit d’impôt à la recherche, à l’innovation et à la commercialisation (CRIC), qui remplace huit anciens crédits. Cette mesure répond à l’une des recommandations phares du Livre Bleu sur la productivité publié par la FCCQ.
« Nos entreprises sont exaspérées par les délais de traitement des ministères et des organismes quand elles demandent des permis et des autorisations, et cela affecte leur compétitivité. Les investissements annoncés à Revenu Québec et au ministère de l’Environnement pour accélérer le traitement des dossiers pour les exportateurs et la délivrance des autorisations environnementales marquent un changement de cap.
L’administration publique doit améliorer sa productivité pour livrer ses services plus rapidement », a affirmé Véronique Proulx.
Retour à l’équilibre budgétaire : un scénario de base
La FCCQ et la CCIRN saluent la volonté du ministre des Finances, Éric Girard, d’établir un plan de retour à l’équilibre malgré un contexte économique difficile. Elles notent que le scénario repose sur des hypothèses optimistes, mais reconnaissent sa valeur comme point de référence pour la suite.
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